Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby a annoncé que les États-Unis envisagent d’attaquer l’Iran pour mettre un terme à la guerre mosaïque que la République islamique mène contre les puissances occidentales par le biais de ses affidés, dont les Houthis et le Hezbollah. Mais il s’agit aussi d’empêcher l’Iran d’acquérir la bombe atomique, ce qui serait une catastrophe pour la région, mais aussi pour le monde occidental.
Depuis de nombreuses années, l’Iran utilise ses proxies pour s’en prendre aux intérêts occidentaux, une stratégie qui vise à hâter l’avènement de l’ère post-occidentale, où les pays émergents qui se sont réunis sous la bannière des BRICS, voués à prendre les rênes de la destinée mondiale. Les meurtres contre les civils israéliens, perpétrés par le Hamas, ont révélé au monde cette guerre de l’ombre que se livrent les Occidentaux et l’Iran, à la fois dans l’Océan indien, mais aussi au Proche et Moyen-Orient.
Depuis le début des années 2000, l’Iran est militairement présent dans la corne de l’Afrique et plus particulièrement en Erythrée, où, sous couvert de contrats civils, ce sont des armes qui ont été fournies à la fois à l’Erythrée, mais aussi au Soudan voisin. L’Iran a construit une base militaire dans le port d’Assab, à partir duquel, il a fourni les missiles aux rebelles houthis, contre le gouvernement yéménite. En 2009, Israël a détruit un convoi iranien, dont la cargaison de missiles était destiné au Hamas.
L’Iran s’est servi du port d’Assab pour mettre la pression sur le détroit de Bab el Mandeb, afin de s’y implanter et de contrôler cet accès à la Méditerranée.
La riposte israélienne et la guerre à Gaza a offert un prétexte à l’Iran pour précipiter son implantation dans la zone, et les Houthis, contrairement aux allégations de leur porte-parole, ne soutiennent pas leurs « frères de Gaza », dont ils sont en réalité les ennemis jurés, mais sont subordonnés aux intérêts de l’Iran.
L’option militaire envisagée contre l’Iran
Les rebelles Houthis du Yémen ont annoncé, vendredi 26 janvier, avoir ciblé un pétrolier britannique, le Marlin Luanda qui a "pris feu" au golfe d'Aden, après que les Etats-Unis aient annoncé avoir détruit un missile balistique tiré "depuis les zones du Yémen contrôlées par les Houthis". En dépit de l’épée de Damoclès que constituent les frappes de la coalition, les rebelles multiplient les attaques contre la marine marchande en mer Rouge et dans le golfe d'Aden.
La voie diplomatique n’étant plus à l’ordre du jour et d’un autre côté, les attaques ne cessent de se multiplier. Aussi, l’administration Biden, a posé une question très simple : pourquoi ne pas attaquer le mal à sa source ? autrement dit l’Iran.
John Kirby, membre du Conseil de sécurité nationale et chargé de la communication stratégique, centre névralgique de la réflexion et de l’action du gouvernement étudie activement cette option qui est double. Car il s’agit à la fois de mettre un terme à la capacité de nuisance de l’Iran et de ses affidés, mais aussi d’empêcher le pays d’obtenir la bombe atomique, et Joe Biden a affirmé qu’il ne l’acceptera jamais.
Un risque majeur de déstabilisation majeur
Si l’Iran se dotait de la bombe atomique, cela bouleverserait les équilibres au Moyen-Orient, mais aussi dans d’autres parties du monde.
Sous la présidence Obama, afin de parvenir à un accord sur le nucléaire, qui d’ailleurs n’a pas abouti, l’Occident a fermé les yeux sur les actions de déstabilisation de l’Iran. Autant de problèmes qui n’ont pas trouvé de solutions diplomatiques, mais qui ont révélé l’impuissance occidentale.
Comme l’a souligné Ehud Barak, il est sans doute trop tard pour arrêter le programme iranien par la négociation, car depuis de nombreux mois, il n’y a plus de visites de l’AIEA, ce qui a permis à Téhéran, d’enrichir l’uranium en toute quiétude. Aussi, la solution militaire semble à ce jour la seule option possible.
Lea Della Volta
Attaquer l’Iran : "l'option est sur la table"
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