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Photo du rédacteurLea Della Volta

Planter le drapeau du Hezbollah en Galilée : le rêve d’Al Redwan

Dernière mise à jour : 19 déc. 2023


Ils apparaissent souvent masqués, pour éviter d’être reconnus. C’est en 2014, lors de la fête religieuse chiite de l'Achoura qu’ils font leur apparition dans le sud de Beyrouth, les Brigades Al Redwan. Il s’agit de la garde prétorienne de Nasrallah, qui depuis a diversifié ses activités meurtrières, puisqu’elle est apparue dans la guerre en Syrie. Mais leur ambition est de s’emparer de la Galilée.

Cette unité est connue sous le nom « Brigades militaires Al Redwan », et anciennement appelée « Forces d’intervention », qui regrouperait les soldats d’élite du Parti de Dieu. Elle a été restructurée pendant le conflit de juillet 2006 par l’ancien chef militaire du Hezbollah, Imad Mughniyeh, tué en Syrie en 2008 lors d’une opération attribuée à Israël.

La brigade porte d’ailleurs l’un des noms de guerre de Mughniyeh, Hajj Redwan, cet ennemi juré d’Israël et adversaire de la France. Le FBI l’avait placé sur la liste des hommes les plus dangereux du monde, il était recherché par plusieurs services de renseignement et par Interpol. Le 12 février 2008 il a été tué à Damas, en Syrie, par l'explosion d'une bombe dans son SUV (Sport Utility Vehicle).

Ces brigades ont joué un rôle décisif dans la guerre de juillet 2006 qui opposait le Parti à l’armée israélienne. Sur le front syrien, elles ont été à l’origine du renversement de situation au profit du régime syrien, lors des batailles d’El Kassir et de Qalamoun.


Leur mode opératoire est connu. Al Redwan sont en réalité des commandos, qui ont pour particularité de fonctionner en petites unités mobiles de sept personnes. Ils passent à l’attaque souvent de nuit, vers 4 heures du matin.


Pendant la journée, ce sont d’autres unités qui bombardent les positions ennemies à l’artillerie lourde. Ces commandos seraient au nombre de cinq et portent des numéros les identifiant : 501, 502, 801 et 802. Le cinquième serait identifié par le nom de Jawad, du nom de son commandant, le fils du chef du Hezbollah, Jawad Nasrallah.


En cas d’un nouveau conflit entre le Hezbollah et Israël, se sont ces brigades qui seraient à la manœuvre pour appliquer la stratégie qui vise à prendre pied dans le nord d’Israël.



Leur objectif : s’emparer de la Galilée

C’est une vidéo qui apparaît comme promotionnelle et qui est diffusée sur les réseaux sociaux. La brigade fait état d’un arsenal assez conséquent. On y voit ainsi des membres d’Al Redwan en train de simuler une attaque contre une position à la frontière israélienne, montrant, on ne peut plus clairement la prise de territoire dans le nord d'Israël, l'un des objectifs stratégiques de l'unité.

Dans l'assaut mis en scène, des combattants du Hezbollah brandissent des mortiers, des missiles antichars, des drones kamikazes, des fusils de snipers et des mitrailleuses lourdes, ainsi que des équipements plus spécialisés, comme ce qui semble être une charge de rupture de champ de mines, lancée par une grenade propulsée par fusée.

Pendant la dernière décennie, la Russie a été l’un de ses fournisseurs d’armes. Mais depuis, elle est occupée sur un autre front. Un autre fournisseur et non des moindres, la Corée du Nord, qui a également fourni au Hezbollah une aide dans la réalisation des souterrains à la frontière nord d’Israël, en envoyant sur place des ingénieurs.

Sans oublier l’Iran qui lui fournit les armes qui transitent par la Syrie, le soutien logistique et l’entraînement, sans oublier le renseignement.


La stratégie de pénétrer en territoire israélien, par les tunnels dont certains ont été découverts, de prendre des otages, qui est l’une des spécialités du Jihad islamique, dont faisait partie selon toute vraisemblance Imad Fayez Mughnyeh.

Si pour l’heure, les commandos d'Al Redwan ne sont pas encore rentrés en action, selon le plan établi par Nasrallah, c’est en raison de l’absence de feu vert de l’Iran, qui ne souhaite pas pour l’instant rentrer dans une guerre ouverte avec Israël, qui aurait pour effet de l’isoler et de mettre un coup d’arrêt à son projet d’accéder à la Méditerranée. Et ce, d’autant plus que dans les jours qui ont suivi le pogrom du 7 octobre, l’Amérique a dépêché l’USS Gerald R. Ford, et l’USS Dwight D. Eisenhower en Méditerranée. Une force de plus de 15 000 marins, principalement destinée à dissuader l’Iran de toute tentation d’escalade. Pour autant, la menace pèse sur le nord d’Israël, d’autant que l’Iran, sait avancer ses proxies sur l’échiquier, pour ne pas être en première ligne.


Lea Della Volta


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