Professeur de mathématique et de physique, il a été révoqué pour négationnisme. Militant négationniste
très présent sur You Tube (plus de 200 vidéos). Il prétend que le massacre d’Oradour-sur-Glane n’a pas été commis par les SS de la division Das Reich, mais par les résistants. Il est en contact avec la « fachosphère » et Rivarol où il explique dans une interview avec le directeur du journal M. Bourbon «ma position la voici : je vomis la République, même nettoyer par Marine Le Pen. Je vomis « ses valeurs », son drapeau et ses symboles. Quant à mon Europe, elle est morte le 30 avril 1945 avec le suicide de celui qui l’incarnait Adolf Hitler». Lycéen, il lit avec passion les livres d’auteur d’extrême droite antisémite comme Maurras, Drumont, Coston. Il rencontre par la suite M. Malliarakis, dirigeant de Troisième Voie qui le pousse à faire des recherches
négationnistes en lui faisant connaître la publication les Annales d’histoire révisionnistes. Il lit Faurisson et c’est « le déclic », « il a trouvé la foi » celle du « national socialisme ».
En octobre 1989, il lance la revue Nouvelle Vision (revue négationniste). Le premier numéro de la revue explique qu’elle a pour but de « dépassionner un débat politique toujours empoisonné par ces prétendues chambres à gaz ». La revue est publiée par l’association ANEC (Association normande pour l’éveil du citoyen) qui va développer des liens avec les
négationnistes d’autres pays. Vincent Reynouard va aussi participer à l’association ANIV (Amnistie nationale pour les internés (sic) et victimes de la loi Gayssot). Cette association voit le jour en novembre 1992. On essaye de prouver l’impossibilité technique des chambres à gaz, il est « impossible de vaporiser le Zyklon B » car les « murs sont trop froids et dépourvus de système de chauffage (et) la chaleur apportée par les victimes insuffisante ». L’association sera interdite après avoir réclamé l’ouverture « d’un débat contradictoire et de mener une enquête scientifique (sic) sur la question des chambres à gaz homicides durant la Seconde Guerre mondiale ». Oubliant, que les historiens travaillent déjà sur ces sujets, que Reynouard et ses amis ne sont en rien des historiens, ils sont des militants politiques extrémistes et discuter avec eux c’est leur donner une légitimité qu’ils n’ont pas. L’ANEC publie des tracts et autocollants cyniques avec pour titre « faut-il brûler les révisionnistes ? » ou « les chambres à gaz : moins de pleurs, plus de preuves (sic) ».
En 1991, Reynouard explique qu’il voit dans le nazisme « un immense complexe, intellectuel où l’économie, les arts, les sciences (exotériques et ésotériques), le social, l’hygiène de vie avait leur place (sic) ». Il veut défendre « la race », cette « empêcheresse de cosmopoliter tranquille (sic) ». Il écrit des articles dans Tribune nationaliste du PNFE (organisation néonazie). Il réclame « un débat NATIONAL entre historiens révisionnistes (il n’y a pas d’historiens négationnistes) et non révisionnistes ». Cette demande tente de faire croire que « les historiens » ne peuvent pas « réviser » la Shoah, c’est-à-dire débattre et faire des recherches sur ce thème. Ce qui est entièrement faux. Reynouard souhaite ainsi faire croire que « la Shoah » est une « forme de religion, de dogme » que l’on ne peut pas remettre en question. Evidemment cela est à l’avantage des Juifs qui peuvent se poser en victime, justifier la création d’Israël et ainsi dominer le monde. Car le fondement du négationnisme et
la réhabilitation du nazisme, mais aussi la possibilité de s’en prendre aux Juifs et aux « sionistes » qui imposeraient leurs pouvoirs en mettant en avant le « mensonge de la Shoah et de leurs souffrances. »
La loi Gayssot étant votée, le combat devient plus clandestin. Il diffuse avec ses amis en 1991 un tract où il prétend que « Hitler n’a jamais voulu exterminer les Juifs ». En 1992, dans un Lycée où il est professeur, il diffuse des brochures négationnistes auprès des étudiants, il est condamné. Il rejoint le PNFE et devient secrétaire général de ce parti défendant la « race blanche ». Il en démissionne rapidement, il préfère l’activisme individuel. En 1995, il écrit dans un ouvrage collectif, le Massacre d’Oradour, un demi-siècle de mise en scène qui a pour but de disculper les SS de ce massacre. Il distribue des exercices en cours de mathématique
sur « la mortalité au camp de concentration de Dachau ». Toujours en 1995, il publie Les Crimes « libérateurs » contre la paix. Dans ce livre, il réécrit l’histoire, il « cherche à prouver (…) qu’une révision de l’histoire s’impose et que la thèse selon laquelle Hitler désirait conquérir l’Europe à son profit ne tient pas debout (sic) », il s’agit, d’après lui, d’un complot des démocraties pour salir le grand homme que fut Hitler…
Il finit par être révoqué de l’éducation nationale. En 2000, il distribue des brochures négationnistes sur Oradour dans la commune près du village détruit par les SS. Il se réfugie en Belgique, il diffuse en 2008, Holocauste, ce que l’on vous cache. Il se converti au catholicisme et rejoint les intégristes, tout en participant à des publications nazies comme le mensuel L’ASSaut. Il gagne sa vie en dispensant des cours particuliers aux enfants de la bonne société catholique. Il fréquente l’antisémite intégriste Escada de CIVITAS. Il est arrêté en 2010 est mis en prison pour un an pour contestation de crime contre l’humanité. Une pétition signée par les négationnistes, les néo fascistes et les rouges bruns demande sa libération. Cette pétition est lancée par l’antisémite Paul-Eric Blanrue qui en profite pour demander l’abrogation de la loi Gayssot. On y retrouve Faurisson, Dieudonné, Soral, Le Gallou (ancien dirigeant du FN), Bruno Gollnich qui est toujours militant du Rassemblement National, mais aussi Yann Moix, l’évêque Jacques Gaillot (tous les deux vont par la suite retirer leurs signatures, mais tout de même, comment peux-on soutenir un propagandiste nazi ?) on y trouve aussi Chomsky le gauchiste… Qui dit ne pas « connaitre Reynouard » comme il ne connaissait pas Faurisson ou Thion ! S’il signe c’est pour « la liberté d’expression » la « loi Gayssot est un « concept totalitaire » que dire du nazisme dont il prend ainsi la défense ? Il rajoute « c’est particulièrement choquant dans un pays qui était à
l’avant-garde du siècle des Lumières ». Oubliant ainsi que les Lumières c’est aussi combattre « l’infâme » et qu’un chercheur, un intellectuel doit d’abord s’informer avant de prendre partie. Il est étonnant de voir ce gauchiste se parer dans « la philosophie des lumières » quand on sait qu’il a soutenu clairement des négationnistes dont Thion (un négationniste qui a soutenu aussi les Khmers Rouge) qu’il a bien connu puisqu’il se sont vus. C’est la troisième fois que Chomsky soutien des négationnistes, mais il ne les connait pas… Par contre on ne le voit pas pétitionner pour la liberté d’expression dans les pays islamistes où une simple critique de Mahomet vous condamne à la mort. Bruno Gollnich déclare en 2004 : « Je ne remets pas en cause l’existence des camps de concentration mais, sur le nombre de morts, les historiens pourraient en discuter.
Quant à l’existence des chambres à gaz, il appartient aux historiens de se déterminer. » Or, les historiens publient sans cesse de nouvelles enquêtes et livres sur la Shoah « ils en discutent », on découvre encore des nouveaux charniers, de nouveaux documents. Ainsi, en 2019, en Roumanie à Popricani, on a découvert des ossements humains à proximité d’un autre charnier exhumé en 2010 avec les restes de Juifs tués durant la Shoah (source Paris Match), cela prouve les massacres, n’en déplaise aux négationnistes et à Gollnich. Quant
aux chambres à gaz, les historiens sont unanimes pour dire qu’elles ont existé. Ceux qui nient cela sont des propagandistes antisémites et non pas des historiens. Le 6 mai 2023, Gollnich déclare à France Culture « Je ne suis ni négationniste ni affirmationniste », afin d’installer un « doute » sur la réalité du génocide. Le journal Rivarol ou Reynouard est défendu s’en prend à la Shoah comme étant « une religion révélée », « la doxa officielle shoatique », « le dogme holocaustique », « l’historiographie shoatique », « la religion shoatique »…
Reynouard est libéré après neuf mois de détention en avril 2011. Il continue dans son obsession en créant un site internet négationniste intitulé « pour une histoire débarrassée des nombreux mensonges ». Il propose une somme d’argent de 5 000 euros à celui qui « démontrera au terme d’un débat libre, loyal et courtois que les chambres à gaz homicides hitlériennes ne sont pas un mythe de propagande ». S’il a comme allié Yoda (cf. ci-dessous) les historiens peuvent trembler… En 2015, il diffuse sur son site des vidéos dans lesquelles il
déclare que les commémorations du 70 e anniversaire du débarquement en Normandie relèvent de la propagande, il nie aussi l’existence des crimes nazis. Il est condamné par la justice, il s’enfuit alors en Angleterre. Le 22 août 2020, la mention « Reynouard a raison » est taguée sur le Mémorial aux martyrs d’Oradour sur Glane, ce qui suscite une vague d’indignation. Les « idées » de Reynouard ont des effets sur ces disciples qui peuvent provoquer des passages à l’acte grave. Le 10 novembre 2022, il est arrêté par la Police
dans une petite ville d’Ecosse où il se cachait. Il y vivait sous une fausse identité, il est placé en détention provisoire, dans l’attente d’une éventuelle extradition vers la France où il ira purger sa peine de prison bien méritée.
En 2024, il est en France, sous contrôle judiciaire.
Quant au soutien apporté à Reynouard, par des intellectuels dont certains se réclament de la gauche, de l’humanisme, il est encore plus infâme, puisqu’il se réclame ouvertement de l’idéologie nazie, le 23 décembre 2015 par exemple, il souhaite à ses fidèles qui le suivent sur sa chaine You Tube « un joyeux noël national socialiste », « Le national socialisme fut un instant de paradis sur terre. » En 2011, il lance sa chaine You Tube, certaines vidéos sont vues par plus de 200 000 personnes, mais comme le dirait Badiou, Hazan ou Plenel, l’antisémitisme a disparu. Il produit une « contre histoire des Einsatzgruppen » et un « bilan » du III ème Reich où Auschwitz est « un mensonge d’Etat ». Afin d’attirer les jeunes, il fait même des parodies de Star Wars, où l’on voit Jabba le Hutt demander à Han Solo les plans d’Auschwitz ou Yoda utilisant la force pour détruire la loi Gayssot. Il a même produit un photomontage où il apparaît sur le trône de fer de la série américaine Game of Thrones, entourés de personnages de mangas, une énorme épée à la main, un drapeau nazi flottant en arrière plan. Un vrai historien, avec un travail sérieux… Il est prêt à tout pour son idéal antisémite. En 2015, lors de son procès, les psychiatres lui ont diagnostiqués des troubles de la personnalité (orgueil démesuré, psychorigidité, inaffectivité) sur fond de perversité, d’absence de compassion et de détachement à l’égard de toute considération humaine. Le spécialiste de l’extrême droite, Jean-Yves Camus note que « Reynouard a voulu miser sur la croyance aux prophéties autoréalisatrices d’un complotisme Juif, et sur une tentative de débat pervers, de doute ou de réfutation, de la culpabilité des Waffen-SS dans le massacre d’Oradour, ou de l’existence des chambres à gaz. En réalité, les débats sur les faits établis n’existent pas, comme il n’existe aucun intérêt à répondre aux négationnistes. Sans minimiser la dangerosité des discours de haine ni le rôle des réseaux, en Europe, les négationnistes ont perdu la partie. Mais la force des témoins disparaît, il est indispensable que l’Etat soit vigilant et soutienne davantage le devoir de mémoire et les programmes de transmission de cette mémoire. »
Régis Boussières Auteur du « Dictionnaire sur l’antisémitisme »
Article clair, le négationnisme de Reynouard est très bien expliqué, l'article montre aussi quels outils Reynouard utilise pour instiller sa haine (parodie Star Wars, vidéos sur You tube)....
Bon article, le négationnisme n'est pas encore mort, hélas. Quant on voit que dans certains collèges on ne peut plus enseigner la shoah à cause de certains élèves...