Très honorée d’être la marraine aux côtés d’Eliette Abecassis de cette soirée symboliquement importante.
Merci à Women United for peace pour l’orchestration de cet événement en soutien à Sauveteurs Sans Frontières, pour leur travail humanitaire remarquable. Ce qui n’est pas le cas de toutes les organisations humanitaires…
Merci enfin à mon amie Johanne Tordjman pour sa confiance.
Je suis honorée, mais en réalité, je ne peux pas faire autrement que d’être présente.
On ne peut pas faire autrement lorsque l’on est citoyenne française et que nous avons encore 3 otages en détention et plus de 40 de nos concitoyens morts le 7 octobre.
On ne pas faire autrement lorsque les silences de différents crimes contre l’humanité se cachent à l’intérieur de soi et que vous êtes dans le devoir de continuer à vivre.
Ce soir, nos silences se conjuguent.
Nous sommes ensemble, donc nous sommes vivantes.
Je vais souvent au Rwanda, en soutien à la reconstruction après le génocide. Lorsque j’y suis allée la première fois, nous avons parlé de cette notion de « vivre ensemble » que je n’aime pas trop, qui est devenu un refrain fade.
Vivre ensemble ne veut rien dire.
Parce que vivre c’est être ensemble. Les femmes et les hommes ne peuvent pas vivre isolés.
Vivre c’est être ensemble.
C’est un droit.
C’est aussi un devoir.
Et cette soirée est une soirée pour la vie.
C’est donc un devoir de vivre avec vous et de dire quelques mots après les 100 jours depuis la barbarie islamiste du 7 octobre, perpétré par le Hamas et ses complices … jusqu’ici.
Ici, nous avions des adversaires politiques, nous avons maintenant des ennemis sortis du champ républicain.
Honte aux négationnistes.
Honte aux révisionnistes
Honte à ceux qui ricanent des « rescapés ».
Honte à ceux qui ricanent de voir du sang couler entre les cuisses des femmes.
MAIS! Oui Mia, « we will dance again”.
Nous avons entendu tes silences.
Nous avons compris ton regard.
Ce regard, c’est le même que celui de nos grands-parents, alors que tu n’as que 20 ans. Sur les silences enfouis en nous, le Hamas a mis des images.
Mia, ta dignité nous oblige.
On ne lâchera pas.
On ne s’habituera pas.
4000 ans que c’est la même histoire, que l’existence des juifs dérangent, que l’existence d’Israël dérange et que les victimes sont transformées en bourreau, que les juifs, au fond, « l’auraient bien mérité », « que les femmes l’auraient bien mérité », que finalement la haine des juifs est possible parce que ça « dépend du contexte ».
Tout se passe comme si, les juifs ne faisaient pas partie de l’espèce humaine, comme si les femmes juives n’étaient pas vraiment des femmes.
Ce soir, nous disons haut et fort, par l’âme et le corps qu’il n’existe pas de féministe antisémite, qu’il n’existe pas de féministe antisioniste.
Le féminisme est un universalisme.
Le féminisme est un combat de tous pour tous. C’est cela l’humanisme.
Depuis plus de 4000 ans nous sommes debout.
Et puisque nous sommes debout, nous allons faire plus, en hommage à Mia, aux victimes, à leurs familles, nous allons au nom de tous les nôtres dans l’esprit des Lumières, nous allons faire ce que nous faisons depuis plus de 4000 ans.
Nous allons danser … encore.
Je vous remercie
Rachel Khan
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