Les représentants des deux chambres, Yaël Braun Pivet et Gérard Larcher ont appelé
tous les Français, quelles que soient leur sensibilité politique, leur appartenance
religieuse, à se mobiliser contre l’antisémitisme et pour l’unité nationale, ce dimanche 12
novembre. De leur côté, de nombreux maires de France ont organisé dans leurs villes
des manifestations de soutien aux citoyens français de confession juive. A Nice, plus de
3000 personnes étaient présentes, au jardin Albert 1 er , répondant à l’appel de Christian
Estrosi et des de Jérôme Culioli, président du CRIF.
C’est une manifestation en soutien aux victimes de l’antisémitisme en France, qui a fait un
bond depuis le 7 octobre 2023, avec près de 1200 actes déclarés contre les juifs de France.
Dire non à l’antisémitisme et oui au respect des valeurs de la République a été l’objectif
affiché par l’initiative des deux présidents des Chambres, le Parlement et le Sénat. Il s’agit d’
un événement inédit dans l’histoire de la République.
Pour beaucoup de manifestants, et en tant que citoyens, il s’agissait d’affirmer leur loyauté
envers les valeurs républicaines tout en refusant l’amalgame qui est fait depuis le 7 octobre
entre le religieux et les événements tragiques qui ont endeuillé Israël.
L’annonce de cette marche, pour dénoncer l’antisémitisme et pour l’unité de la République a
donné lieu à de nombreuses polémiques, faisant apparaître des lignes de fractures qui
pourraient survenir au sein de la société française. Il y a le refus de Jean-Luc Melanchon et de
certains Insoumis de qualifier le Hamas de groupe terroriste et sa déclaration sur la
manifestation de ce dimanche, qui selon lui n’est autre qu’un « soutien déguisé » à Israël et.
Une assimilation intolérable aux yeux de nombreux participants, y compris à certains
membres des Insoumis qui ont bravé l’interdit pour prendre part à la marche à Strasbourg.
La présence de Marine Le Pen et de Jordan Bardella a suscité un certain émoi. Mais il y a
surtout l’absence remarquée du Président de la République, dont l’interview à la BBC a
quelque déconcerté, tout comme l’annonce de sa non participation à la manifestation. Une
position qualifiée de versatile par le réalisateur, André Chouraqui et décevante par Yaël Perl
Ruiz, descendante du Capitaine Dreyfus, qui lors des cérémonies du 11 novembre a interpellé
le Président en ces termes : « Monsieur le Président, je suis contente de vous serrer la main
mais je voudrais quand même vous dire que, en tant qu'arrière-petite-fille de Dreyfus, je suis
un petit peu déçue que vous ne veniez pas à la manifestation demain. »
La réponse d’Emmanuel Macron pose problème : « Je serai par le cœur et par la pensée» à
cette marche qui vise à «bâtir l'unité du pays». Ce qui pourrait signifier que l’unité de la
France est loin d’être acquise voire menacée et que la montée de l’antisémitisme pourrait
servir de ciment à créer une concorde au sein de la société, comme l’a souligné Jérôme
Culioli, président du CRIF Nice Côte d’Azur : « Quand la communauté juive est forte, la
France est forte aussi. »
« Si on ne dit pas non à l’antisémitisme, il ne reste plus grand-chose de la
France »
De nombreux citoyens français non-juifs ont ressenti le danger qui menace la démocratie, la
République française et ses valeurs. Les représentants des Églises chrétiennes, catholiques et
protestantes se tenaient au côté des politiques. En revanche, on peut déplorer, comme ce fut
le cas à Nice, l’absence des représentants du culte musulman.
Des citoyens qui ont pris part à la manifestation, se sont insurgés contre la tentative de Jean-
Luc Melanchon de polluer l’esprit du rassemblement en tenant des propos fallacieux, car
comme l’a exprimé Christian Estrosi : « depuis le 7 octobre les masques sont tombés ».
Aussi, la réponse des élus présents à la manifestation de Paris a été clairement affichée sur la
banderole tenue par les élus, et ex-présidents de la République, un camouflet au Président de
la France insoumise dont les propos le placent hors du champ républicain : « pour la
République contre l’antisémitisme », car comme la martelé Christian Estrosi : « quand on veut
attaquer la République, c’est aux Juifs que l’on s’en prend, je veux citer Dreyfus, Léon Blum,
Mendes-France ».
Le Préfet des Alpes-Maritimes a souligné qu’à travers les pogroms, c’est en réalité la haine de
l’Occident et de ses valeurs humanistes qui s’est exprimée. L’attaque de la party qui s’est
déroulée dans le Neguev, n’est rien d’autre que le symbole de l’Occident honni qui est
menacé dans son intégrité.
Et même si « la haine a changé de visage, les victimes sont toujours les mêmes », à terme, ce
sont tous les amoureux de liberté de la démocratie qui sont menacés, en témoignent le
massacre survenu en 2015 au Bataclan, où les spectateurs à un concert, n’ont pas été tués en
raison de leur religion, mais parce qu’ils symbolisaient par leur choix de vie, l’Occident. Le
mot de la fin est revenu à Christian Estroi, un cri du cœur en guise de conclusion : » Nous ne
lâcherons rien ! rien ! ».
Lea Raso Della Volta
(Une marche contre l'antisémitisme et l'Unité de la République)
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